martes, 19 de noviembre de 2013

TRADUCCIÓN AL FRANCÉS



Aquí van tres de mis textos traducidos al francés, gracias a la encomiable labor que están llevando a cabo Nancy Benazeth y Caroline Lepage de la Universidad de Burdeos dentro del proyecto Lectures d'ailleurs.


« Un bon vieux film », « Le mendiant », Traduction de l'espagnol:

Nancy Benazeth / Caroline Lepage (Université de Bordeaux 3 / Université de Poitiers)

« Anniversaire », Traduction de l'espagnol: Nancy Benazeth (Université de Bordeaux 3)

 

« Un bon vieux film »

 

— Si ça ne vous ennuie pas, prenez la file de gauche pour payer.

Docile, Monsieur García s'exécute.

Dans son chariot, il transporte un sèche-cheveux, des ciseaux et un kit complet de maquillage pour femme. Tandis qu'il attend, il fait l'inventaire : il a oublié l’ensemble culotte et soutien-gorge noir, ainsi que les bas thermiques assortis. L’hiver est très rude. Peut-être faudrait-il également acheter un fichu en laine ou une écharpe. Enfin, il verra. Pour l’instant, il doit d’abord rentrer chez lui, sortir le cadavre de sa mère du cellier et la maquiller. Ce soir, après le dîner, ils regarderont un bon vieux film ensemble.

 

« Le mendiant »

 

Il a toujours sur les talons un caniche aussi sale et gras que lui. Il pose une écuelle sur un carton en piteux état, à côté d'un désordre de vieilleries crasseuses et inutilisables. Les gens lui jettent vaguement quelques piécettes en passant. Il est bien triste de le voir aussi misérable et si vieux. Quand il pleut ou quand il fait très froid dehors, il se réfugie dans un bar, boit un cognac, sans parler à personne. Chaque matin, sur le chemin de l’école, maman et moi, nous passons devant lui. Elle m'attrape alors fermement par la main et m'intime de ne pas le regarder, arguant que ça n’est plus mon père.

 

« Anniversaire »

 

Voyez par vous-même, monsieur, il ne manque aucun détail : serpentins colorés, ballons, petites boîtes de confiseries, une piñata, un gâteau au chocolat avec des noix et les cinquante-cinq bougies. Le traiteur est prévenu : on servira un buffet pour dix convives. En ce qui concerne les cadeaux, j’ai pris la peine de vous les acheter moi-même, monsieur, et de les déposer dans la salle de séjour. Je crois, monsieur, que ce sera une fête d’anniversaire inoubliable. Pour votre femme, vos quatre enfants et vos trois amis d’enfance ; ne vous en faites pas. Je les ai loués à l’agence ce matin.